Moins de 2 calories par pastille...

mardi 4 août 2009

Lettre à Elle.



Bonjour S.

Je ne sais pas très bien comment t'appeler. Après tout, on ne se connaît pas, on ne s'est jamais rencontrées, et pourtant nous savons chacune beaucoup de choses sur l'autre.
Et on peut dire qu'on tient chacune une place importante dans la vie de l'autre. C'est étrange, non ?

Faisons un petit état des lieux, si tu veux bien (ça permettra de nous familiariser un peu).
Tu es mariée avec l'homme que j'aime. Mais je vis avec lui. Et, très honnêtement, j'espère que vous ne serez plus mariés encore très longtemps. Ce n'est pas que ça me gêne dans la vie de tous les jours, mais c'est un symbole, quand même. Tu es sa femme, légalement parlant, et aux yeux de tous.


Tu es la mère de ses enfants. Là, rien à dire. Si ce n'est que je suis attachée à vos enfants, mais je n'oublie jamais que ce ne sont pas les miens. C'est difficile, tu sais, de trouver ma place auprès d'eux. Pour le moment, ça se passe bien. Je ne sais pas s'ils te parlent de moi. Peut-être que oui, et je n'ose pas imaginer à quel point tu dois te contenir pour ne pas dire certaines choses devant eux, sachant ce que tu as en tête me concernant. J'espère de tout cœur que tu ne tomberas pas dans le piège, si facile, de les monter contre moi. Mais ça, c'est à toi d'en juger.

Bon. Je crois que tout le monde a bien compris maintenant. Arrivons-en au cœur du sujet.

Tu as vécu 15 ans avec lui. Je n'ai pas l'intention de les effacer. Ceci dit, j'aimerais quand même assez que tu sortes un peu de ma vie, là.
Parce que bon. Je veux bien rêver de toi régulièrement. Très franchement, je préfère rêver de trucs plus sympas, ou bien ne pas rêver du tout, tiens, c'est aussi bien. Mais je m'habitue à ce que tu viennes me rendre des petites visites nocturnes, d'autant que pour le moment tu t'es bien tenue, t'es pas venue me découper en rondelles à la tronçonneuse. Merci, d'ailleurs.

Je me fais à l'idée qu'Il soit obligée de te voir et de t'appeler à propos des enfants, ou des "détails" de votre séparation. Ok, admettons.

Je sais bien que tu n'y es pour rien, je ne peux même pas t'en vouloir, mais que veux-tu, Toi, Moi et Lui on a bien compris la situation, mais ce n'est pas le cas de tout le monde. Voilà, pour le reste du monde tu es sa femme. Pour sa famille, ses amis, tu es sa femme. Et moi je ne suis personne. Ou si peu. Juste une pimbêche venue détourner l'Homme Marié du droit chemin. Sans vouloir te vexer, j'ai pas eu à le forcer, l'Homme Marié, hein. Je veux bien prendre des torts, mais faudrait voir à pas pousser non plus. Ça arrive tous les jours, des gens qui se séparent, mariés ou pas d'ailleurs. Dois-je te rappeler que moi aussi j'ai fait un choix de vie ? Et tu crois vraiment que c'est facile ? Tu penses que ça m'amuse de faire souffrir des gens ? Tu me prends pour un inconsciente ou quoi ? Moi, je ne dis jamais rien de mal sur toi. Après tout, tu es la "victime". Mais merde à la fin, regardes-toi un peu, aussi, tu crois que tu n'as rien à te reprocher ?

Hé oui, mais voilà, tout le monde t'adorait. Ils t'aiment tous tellement qu'ils n'arrivent pas à imaginer la vie sans toi. C'est comme la lessive, tu sais, une fois que t'es habituée, t'échanges pas ton baril d'Omo contre la vilaine lessive qu'on essaie de te fourguer.
Alors moi, comme disais notre si poète ex-président "ça m'en touche une sans faire bouger l'autre" (oui, je sais, c'est un blog de princesse, mais même les princesses ont le droit d'être vulgaire, parfois). Bref, je m'en cogne complètement. Tu sais, moi, la famille, ça n'a jamais été trop mon truc. Mais bon, c'est une institution, quand même, la rencontre des parents, et puis je sais que pour Lui, malgré ce qu'il dit, c'est important. Et puis on parlait de symbole tout à l'heure, en voilà encore un. J'aimerais quand même bien faire réellement partie de sa vie, et ça passe par là aussi.

Je voulais te dire aussi que je connais enfin ton visage. Il fallait bien que ça arrive un jour, et dimanche je me sentais prête. J'ai fait quelque chose que je ne fais jamais, et que je ne referai certainement jamais, j'ai fouillé dans ses affaires. Dans son appareil photo, pour être précise. Au début, c'était juste pour voir la photo qu'il avait prise de sa fille et moi. Et puis bien sûr j'ai voulu voir si tu étais là. Et je t'ai trouvée. D'abord avec vos enfants. Des photos prises par Lui, bien sûr. J'ai eu un peu mal. Et puis une photo en gros plan, de toi. Peut-être prise par lui, ou par toi à bout de bras, je ne sais pas, je ne veux pas savoir. Je suis restée un long moment à te regarder, toi qui me fixait à travers l'écran. Notre première rencontre, en somme. J'ai mal en l'écrivant, mais je t'ai trouvé jolie. Très jolie, même. Je m'en doutais, Il aime les jolies femmes (ça va, j'ai bien le droit de me faire un petit compliment de temps en temps, non ?).

Je n'ai pas vu la ressemblance avec vos enfants, mais je suis nulle en ressemblances, et puis ce n'était pas ce que je cherchais. Mais je cherchais quoi, au juste ? D'abord d'être préparée si jamais je te rencontrais par hasard. Et puis je suis sûre que tu as vu ma photo sur facebook, je trouvais déséquilibré que je n'ai pas vu la tienne. Et puis aussi j'avais espoir d'être bien plus belle que toi, pour comprendre pourquoi il m'a choisie moi, et pas toi. Sur ce point-là c'est raté. Je ne suis pas plus belle que toi. Je vais te confier un secret : j'ai même trouvé qu'on se ressemblait un peu, toi et moi. La forme du visage, les cheveux, je sais pas, il me semble qu'il y a quelque chose. Alors que Lui et l'ex-Lui n'ont vraiment rien en commun physiquement. Je ne sais pas quoi en penser.


Je suis satisfaite de t'avoir vue. Mais je n'ai pas envie de te revoir. J'avais besoin de faire ça toute seule, je ne lui en ai pas parlé, je ne voulais pas que ce soit lui qui me montre ta photo, j'aurais été obligée de dire quelque chose, et je n'avais rien à dire.

Maintenant je voudrais que tu nous laisses vivre notre vie. Je sais bien que ce n'est pas facile, je sens aussi que petit à petit ça va venir, mais je vis avec toi depuis 10 mois maintenant, ça suffit. Tu continues à nous imposer ta loi, tes horaires, tes décisions, crois-tu que je n'ai pas compris ton manège ? A ta place, je ferais certainement la même chose, consciemment ou pas. Ne t'inquiètes pas, ça marche très bien, je crois qu'il ne se passe pas un jour sans que nous parlions de toi, directement ou pas.

Je sais que, quelque part, nous sommes liées toutes les deux. Mais maintenant, je veux vivre sans toi. J'espère que Lui le veut aussi.

Je sais que j'ai été longue, mais je crois que c'est la seule fois que je m'adresserai à toi, alors j'en ai profité.

Bien à toi,

Vanille.

6 commentaires:

NicMo a dit…

Ouais, mais bon... c'est quand même une pute !
(Moi, j'ai le droit, non ? Si ça fait pas de bien, ça fait pas de mal, c'est écrit juste là, et puis... si c'est faux, c'est pas grave, elle le saura pas)(que c'est faux)(la pute !)

Anonyme a dit…

tu peux aussi rester poli, n'a ne gâchera pas ta manière de t'exprimer !

Vanille a dit…

Nicmo : contente de te retrouver, toi ! Et bien sûr que t'as le droit, d'autant plus que tu la connais pas, alors c'est pas comme si c'était grave...

Anonyme : Madame, Monsieur, je vous remercie de remettre dans le droit chemin ce sombre individu qui vient écrire de bien vilains mots sur un blog de princesse. Ceci étant, chacun cause comme il en a envie, ici. On n'est pas chez la Duchesse de Mon-Cul-Sur-La-Commode, hein.

NicMo a dit…

En plus, je citerai Otto, des Tontons Flingueurs, après qu'il a dézingué les Volfoni (Bernard Blier et Jean Lefebvre) qui sortaient innocemment de la clinique :
"Je te dis pas que c'est pas injuste, je dis simplement que ça défoule..."

Voilà, cher anonyme

Anonyme a dit…

Le sexe est la seule manière qu'ont les gens de se défouler. Ca, ou se saouler complètement. pas la vulgarité des mots.
Voilà cher cinéphile.

Vanille a dit…

Hé bien, que de culture tout à coup, par ici !
Je vous remercie de contribuer à la bonne teneur intellectuelle de ce blog, que serais-je sans vous ?